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Jean Cheminade : Le champion de France RP2 en route pour Innsbruck

Publiée le 19 juin 2024

Compétition - Para-Escalade

Jean Cheminade, athlète licencié au club Sud Oise Escalade, participera en début de semaine prochaine à l’étape de Coupe du Monde de para-escalade d’Innsbruck. A l’occasion du championnat régional des Hauts-de-France de difficulté, nous avions discuté avec lui de ses performances récentes, et de la suite de sa saison.

Bonjour Jean, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jean Cheminade, j’ai 43 ans et je suis para-grimpeur. Je fais de la compétition depuis 2012, et cette année, j’ai terminé champion de France para-escalade.

Jean Cheminade lors du championnat régional des Hauts-de-France de difficulté 2024

Peux-tu rappeler brièvement ce qu’est la para-escalade ?

C’est la pratique de l’escalade en situation de handicap. On a 3 grandes catégories : les aveugles, les amputés (bras ou jambes) et, comme moi, les handicaps moteurs, c’est-à-dire une atteinte neurologique sur une ou plusieurs parties du corps (allant de 1 à 4 membres).

Chaque catégorie est divisée en trois sous-catégories selon le degré de handicap, allant de 1 (handicap le plus lourd) à 3 (le plus léger). Je suis en catégorie RP2, qui représente un handicap moteur moyen.

Jean Cheminade, champion de France RP2 à Tarbes (mars 2024)

En mars dernier, à Tarbes, tu as été sacré champion de France RP2. Peux-tu nous raconter comment s’est passé ton championnat ?

On était 22 grimpeurs à se rassembler à Tarbes. Il y avait 3 championnats ce week-end là : le championnat de France jeunes de vitesse, le championnat de France d’escalade adaptée (pour les hanidcaps cognitifs), et championnat de France para-escalade, auquel j’ai participé.

Je suis arrivé en train de nuit le vendredi matin pour avoir une bonne journée de coupure et bien me préparer à la compétition. Le lendemain, on s’est rassemblés à l’Usine de Tarbes, très belle salle au passage.

On avait 2 voies de qualification chacun, différentes selon les catégories. Avec les autres grimpeurs, on se connaissait tous, il y avait une ambiance familiale. Parmi tous les grimpeurs, je me challenge un peu plus avec certains, notamment Aloïs Pottier, champion du monde, avec qui je m’entraîne aussi souvent que possible depuis quelques années.

Pour la petite anecdote, chaque fois qu’on grimpait ensemble, il me laissait partir en premier. Toujours ! Au bout d’un moment, j’ai réalisé que sa stratégie, c’était de faire la même voie que moi, mais en ajoutant une prise de plus. C’est resté et c’est devenu une blague entre nous.

Il se trouve que ce jour là [jour du championnat de France], j’ai grimpé 9 prises de plus que lui, sur la voie qu’on avait en commun. Cette fois, c’était à moi de le chambrer !

Bien sûr, ça reste un challenge bon enfant. Cette phrase « une prise de plus », c’est devenu un peu notre dicton entre grimpeurs para, car on a chacun des handicaps différents, des challenges différents, mais on a tous un but identique : aller en haut de la voie.

Quelle est la suite de ta saison ?

Je vais participer à l’étape de Coupe du Monde d’Innsbruck, en Autriche. Si je fais des résultats probants (idéalement une médaille), j’aurais l’opportunité de participer au Championnat d’Europe à Villars (fin août), et peut-être à une autre coupe du monde à Arco (Italie), fin septembre.

Aurais-tu des conseils à donner à quelqu’un qui souhaite commencer la para-escalade ?

Il faut tenter. Ne pas hésiter à venir essayer les compétitions, même au niveau départemental. La seule différence, c’est qu’une corde en moulinette doit être posée, pour des raisons de sécurité. Par exemple, je ne peux pas me permettre de gimper en tête dans des voies dures. Si je fais une chute de plusieurs mètres, avec mes deux barres en titane dans le dos, je pourrais finir en fauteuil roulant.

Je conseille donc de participer aux compétitions. En général, on y est accueillis à bras ouverts. Les ouvreurs trouvent toujours des solutions, il n’y a pas forcément besoin de demander des voies adaptées. Le but, c’est d’avoir des challenges, de tenter sa chance. Celui qui a fini vice-champion de France RP2 cette année a commencé l’escalade il y a 1 an et demi. L’année dernière, pour son premier Championnat de France, il n’avait pas fini sur le podium, ce qui l’a motivé à s’entraîner davantage. On peut dire que cela a porté ses fruits puisqu’il a fini deuxième et est maintenant membre réserve de l’équipe de France de para-escalade !

Merci Jean et bon courage pour cette étape de Coupe du Monde !

À propos de la Coupe du Monde à Innsbruck

Pour plus d’informations sur la compétition : https://www.climbingworldcup.com/program/

Pour suivre Jean dans sa compétition :

Les qualifications para-escalade auront lieu lundi 24 juin dès 9h.

Les finales para-escalade se tiendront mardi 25 juin à partir de 18h.