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PORTRAITS DE LICENCIÉ·E·S #14 : OLIVIER TALON
Publiée le 05 juin 2025
Escalade

Bonjour Olivier, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour je m’appelle Olivier Talon, j’ai 54 ans et je suis originaire de la région de Poitiers. Je suis arrivé dans le nord en étant muté en tant que professeur de sciences industrielles de l’ingénieur au lycée du Hainaut à Valenciennes. Lorsque je suis arrivé, je ne connaissais personne mais j’ai été très bien accueilli et particulièrement par le monde de l’escalade et des compétitions.
Qu’est-ce qui vous a amené à exercer le rôle de bénévole ?
Je suis bénévole dans la mesure du temps que je peux y consacrer, mais j’ai été éduqué par les clubs depuis très longtemps, car mon père a fait partie d’un club d’escalade et j’ai grandi en étant concerné par les missions de bénévolat. Un club ne peut pas tourner seul et j’aime faire partie des gens qui s’investissent et apportent leur pierre à l’édifice. Dans le cas de Valenciennes, on a la chance d’avoir un président très investi et qui se démène pour le club.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce rôle ?
Ce que j’aime, c’est le fait de partager la passion de l’escalade. C’est vrai que l’on n’est pas tout le temps disponible, mais j’essaye toujours de discuter avec les gens, de donner des conseils techniques, de parler d’entrainements, d’extérieur et de falaises. Ce sont des échanges que l’on n’a pas forcément quand on va dans des salles privées, on partage des choses et la passion de l’escalade, le club c’est un moyen de rencontrer des gens. Dans notre club, on a un gros noyau du même âge et on a également pas mal d’étudiants donc c’est stimulant. Il y a constamment un renouveau dans la vie du club et des séances.
Pratiquez-vous personnellement l’escalade ? Depuis combien de temps ?
Je pratique l’escalade depuis très longtemps. Comme je le disais, j’ai vécu l’évolution de l’escalade depuis le début des années 80 jusqu’à maintenant puisque mon père baignait déjà dans le milieu. J’ai commencé à grimper en 1983 quand il y avait encore très peu de salles. On grimpait principalement en falaises à cette époque et j’ai vraiment vécu l’évolution du niveau en extérieur comme en salle avec également la création des structures privées. La démocratisation de l’escalade fait qu’aujourd’hui, on est à des années lumières de ce que j’ai connu au départ.
J’ai également fait beaucoup de compétitions, car j’aime bien ça. J’ai eu la chance de participer à certaines étapes de coupe du monde et c’était vraiment sympa à vivre. Malgré le fait que je ne faisais pas partie de la tête du classement, c’était impressionnant de se retrouver en isolement avec tous les meilleurs grimpeurs du monde. Ce sont des expériences qui nous marquent à vie.
Ce qui me plait le plus, c’est d’aller grimper en falaises. Je partage cette passion avec ma femme donc toutes nos vacances s’organisent autour de cette pratique. J’aime beaucoup voyager, découvrir des falaises et des voies, et partager tout cela avec ma famille et mes amis. Aujourd’hui, tout le monde n’a pas la chance de pratiquer en falaises, il faut souvent faire de la route surtout dans les Hauts-de-France. Malgré tout, on est une petite poignée à aller grimper toute l’année, en Belgique à Freyr et par tous les temps.
Olivier Talon lors d'une sotie en falaise en Grèce
Quelles sont les missions que vous assurez en tant que bénévole ?
On essaye chacun de faire ce que l’on peut, mais dans mon cas, je fais principalement de l’ouverture de voie. On a un salarié employé à moitié par le club et par la mairie qui s’occupe de l’école d’escalade. Donc tout le reste se fait par le biais du bénévolat et particulièrement l’ouverture. J’ouvre également des compétitions, au niveau des comités territoriaux et de la Ligue. J’aime beaucoup participer, mais c’est très sympathique d’ouvrir. J’ai un bon groupe de copains avec qui on aime ouvrir des voies et c’est toujours plaisant de voir les grimpeurs tester ce que l’on a créé. Aujourd’hui, je fais quand même moins d’ouverture, car ça demande du temps et de l’énergie et je n’ai plus 20 ans. C’est notamment pour cela que c’est très important de réussir à motiver des jeunes à se former et à prendre la relève, c’est un peu le défi dans une région comme les Hauts-de-France.
Pouvez-vous nous parler du club de Valenciennes ?
Le VUC (Valenciennes Université Club Escalade) a été créé en 1991. Quand je suis arrivé c’était un tout petit club avec une très petite salle. A partir du début des années 2000, un nouveau mur de 10 mètres de hauts a été créé, il est assez large et nous l’avons fait évoluer au fil des années.
Aujourd’hui, nous avons un club qui compte entre 200 et 250 adhérents et ce chiffre est en constante évolution. Le président se bat tous les ans pour obtenir un soutien supérieur de la mairie car l’activité se développe et on finit par se marcher un peu dessus sur certains créneaux.
Olivier Talon lors du championnat régional de difficulté le 6 mai 2025 à Mons en Baroeul
Quels sont les projets à venir pour le club ?
Je pense que le sujet principal, c’est de réussir à trouver des politiques qui vont s’investir avec nous et suivre nos projets. Ce serait très intéressant d’avoir une salle plus grande, qualitative pour les entrainements, mais aussi pour rayonner au niveau des compétitions plus importantes. Aussi, nous n’avons pas de structure de bloc et c’est un petit peu problématique. Ça serait intéressant de trouver un endroit et des financements pour diversifier nos offres de pratiques.
Pour finir, auriez-vous un souvenir en lien avec l’escalade à nous partager ?
Ce que je préfère, c’est le fait de transmettre mon expérience en falaises, et notamment à des gens qui n’en ont jamais fait avant. Il y a quelques années, il y avait un petit jeune du club de la Deule qui s’appelait Benoit et qui rêvait d’aller grimper en falaises. Il faisait des compétitions
et on a bien sympathisé, alors il est venu avec nous en vacances afin de se tester en falaises. Il a été submergé par l’expérience et on a grimpé ensemble pendant 2 semaines. C’est une très bonne chose de commencer à grimper en extérieur avec des gens qui connaissent, on progresse beaucoup plus rapidement. À la fin de cette semaine de vacances, il a réussi à enchaîner son premier 8A et ça restera un souvenir formidable. Aujourd’hui, il est devenu préparateur physique dans le sud et c’est devenu un superbe grimpeur qui a enchainé du 9a. Une nouvelle fois, ce souvenir me rappelle à quel point j’aime transmettre et partager des moments autour de ma passion de l’escalade.
Interview réalisée par Aglaé Courtial, dans le cadre de la valorisation de l’investissement bénévole.
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