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PORTRAITS DE LICENCIÉ·E·S #16 : MARGOT LECOCQ

Publiée le 31 juillet 2025

Escalade

 Bonjour Margot, pouvez-vous vous présenter ? 

Bonjour, je m’appelle Margot Lecocq et je suis présidente du club Desvr’ Escalade. Desvres est une petite commune de moins de 5 000 habitants dans le Pas-de-Calais, et le club a été créé en septembre 2010. 

Qu’est-ce qui vous a amené à exercer le rôle de bénévole ? 

Je suis professeur d’EPS et j’ai découvert l’escalade en étant mutée en région parisienne. À partir de ce moment, j’ai eu l’occasion de devenir adhérente à un club et de passer les certifications SAE et SNE. 

Lorsque je suis arrivée dans le petit collège de Desvres, il y avait un mur de 6 mètres de large sur 7 mètres de haut, mais qui était peu praticable. Les prises étaient fixées sur du béton et la surface était très petite pour accueillir des trop gros groupes. 

J’ai lancé auprès de mes élèves un projet d’AS escalade et j’ai pu les emmener à des compétitions UNSS. C’est sur l’une de ces compétitions que j’ai rencontré un constructeur de mur d’escalade qui m’a proposé un projet de nouveau mur pour notre ville. Par la suite, il est venu faire la démarche auprès de la mairie afin d’appuyer un nouveau projet de construction d’une structure artificielle d’escalade, qui serait davantage praticable et utilisable dans le cadre des cours d’EPS du collège. 

À la suite de cette rencontre, la mairie a accepté de financer ce petit projet (35 000 euros) à condition qu’une association sportive soit créée, afin que les habitants de la ville puissent au même titre que les élèves profiter de ce nouvel équipement. Le mur a vu le jour en juin 2009, et moi, j’ai trouvé un secrétaire et un trésorier afin de pouvoir créer le club. 

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce rôle ? 

C’est le fait d’avoir fait découvrir une activité qui n’était pas du tout développée ici à Desvres. À l’inverse, en région parisienne, on avait très facilement des accès à des sites extérieurs comme Fontainebleau ou la Champagne, tandis qu’ici, nous avons une petite falaise à 20 minutes, mais l’activité restait très peu connue. 

Aujourd’hui l’escalade rencontre un fort engouement, mais il y a 15 ans, il n’y avait pas tant de murs que cela. Nous avons des gens qui viennent de partout et parfois même de très loin, car nous sommes le seul club par ici, dans un milieu rural où l’activité est très peu développée. Malheureusement, notre mur reste très petit et il y a beaucoup de groupes dans lesquels on est les uns sur les autres, avec des couloirs de chutes qui se superposent. 

Une autre facette de ce rôle qui me plaît énormément, c’est le fait de rencontrer de nouvelles personnes, prêtes à donner de leur temps pour le bien du club. Dans les bénévoles, beaucoup sont devenus des amis, car on a les mêmes objectifs de promouvoir la pratique, même dans une région où les sites extérieurs manquent. 

Pratiquez-vous personnellement l’escalade ? Depuis combien de temps ? 

J’ai démarré l’escalade à 22 ans, quand j’ai eu ma mutation en région parisienne. Par le biais de mon inscription en club, j’ai également découvert la falaise. 

Quand j’ai été mutée dans le Pas-de-Calais, j’avais envie de continuer à pratiquer en dehors de la falaise et donc ça m’a motivée à m’investir dans l’escalade ici. L’objectif, c’est que la salle soit un entraînement pour la falaise. Il était nécessaire, pour garder mon niveau, d’avoir un entraînement à domicile avec une salle. À titre personnel, je fais 3 heures de route tous les lundis jusqu’à Lille pour pouvoir grimper à Climb Up et avoir de quoi m’entraîner correctement. 

J’ai en plus réussi à mettre le pied à l’étrier à mon mari qui n’aimait pas l’escalade à la base, mais qui s’est rendu compte que c’était une discipline incroyable. 

Quelles sont les missions que vous assurez en tant que bénévole ?

Je peux dire que ma plus grande mission est de faire en sorte que le club ne ferme pas. En effet, tous les ans, je ne sais pas si on va réouvrir, car il faut trouver des nouveaux bénévoles et réussir à les garder avec nous. J’essaye au maximum de ne pas les surcharger d’heures, je n’organise pas de soirées loto ou autre, car je considère qu’ils donnent déjà suffisamment de leur temps lors des créneaux de grimpe. Malheureusement, chaque année, on perd des bénévoles, et malgré l’arrivée de jeunes qui veulent s’investir, on est toujours sur une corde sensible, car ils finissent par partir pour entamer leur vie active ailleurs.

Ensuite, il est très important de réussir à trouver des financements. Pour la première fois, cette année, j’ai participé au projet sportif fédéral pour réaliser une demande de subvention. Nous en avons besoin, car la création du groupe compétition a provoqué de nombreuses dépenses : les déplacements, les juges, les inscriptions… Aujourd’hui, on ne peut pas faire payer les adhérents, car on a des familles de tous les milieux et tout le monde n’a pas les moyens de s’inscrire à une compétition. Ces demandes de subventions complémentaires nous permettent de compenser la faible subvention que nous accorde la mairie (350 euros), qui ne nous permet pas de faire grand-chose.

Enfin, en termes de gestion de bénévoles, nous nous répartissons les créneaux à 7. Nous proposons 10 heures d’escalade dans la semaine, et nous assurons les encadrements pour les adultes ou les cours pour les plus jeunes.

Pouvez-vous nous parler du club de DESVR’ESCALADE ? 

À l’origine, je n’avais pas l’intention de faire un club compétition, mais plutôt de la pratique loisir et des sorties organisées en falaise. Pour moi l’escalade, c’est la falaise et il y a un vrai intérêt à aller tester l’escalade en extérieur. 

Maintenant, j’essaye de créer un groupe compétition au sein du club, mais ce n’est pas évident, car nous avons un mur très pauvre et c’est compliqué pour faire progresser les enfants. Ce que l’on fait, c’est que l’on organise des sorties, on est accueilli par des clubs aux alentours qui nous laissent grimper chez eux. L’avantage lorsque l’on a une affiliation FFME, c’est que tous les clubs sont solidaires entre eux et proposent des créneaux d’accueil. 

Quels sont les projets à venir pour le club ? 

Je dirais que le principal projet serait de déménager, car la mairie ne nous a jamais soutenus en 15 ans. Cela fait des années que je me bats pour avoir une extension de mur, car on a une salle de 12 mètres de haut et notre mur s’arrête à la moitié alors qu’on a un vrai potentiel. On pourrait prétendre à un mur de niveau départemental, et rendre l’escalade à Desvres très dynamique. Nous savons que la petite ville d’à coté se développe beaucoup en termes de population et veut activer des rénovations en termes d’infrastructures sportives. Le maire est super partant pour construire un mur d’escalade de niveau départemental et nous accueillir. L’objectif serait donc de changer de nom et de déménager dans la ville voisine. Au départ, je pensais uniquement à une antenne afin de pouvoir garder cette activité ici pour l’EPS. Cependant, je pense qu’il est important de marquer le coup avec la mairie et de montrer que l’on n’a pas été assez soutenu. 

Pour finir, auriez-vous un souvenir en lien avec l’escalade à nous partager ? 

Mon meilleur souvenir, c’est une voie que j’ai faite avec mon mari. C’était la voie La Roche Décollée à la Jonte. C’est une voie mythique, où j’ai eu très peur car c’est vertigineux. Elle n’est pas très compliquée, mais elle m’a poussée dans mes retranchements. C’était une très belle expérience que j’ai vécue avec mon mari, et on partage maintenant cette passion de l’escalade. Je suis très heureuse d’avoir réussi à le convaincre, car ça nous permet de vivre une vie de couple, autour d’une activité commune.